Les hydathodes sont des structures originales à plus d’un égard. Largement décrits dans la littérature jusqu’aux années 70*, ces organes sombrent alors dans l’oubli. L’équipe de L. Noël (LIPM) fait ressurgir, avec le concours de la plateforme imagerie FRAIB, les multiples rôles joués par ces structures si particulières, tout à la fois soupape de sécurité et talon d’Achille de l’immunité.
Durant la journée, les plantes transpirent et évacuent de l’eau sous forme de gaz à l’aide des stomates, des pores présents à la surface des feuilles. Cependant, durant la nuit, la pression racinaire continue à pomper l’eau du sol vers les feuilles. Alors que les stomates sont fermés, sans possibilité d’évacuation, la feuille pourrait mourir… noyée. C’est ici un des rôles premiers des hydathodes : Ses pores légèrement plus grands que ceux des stomates, restent toujours ouverts afin évacuer le surplus d’eau liquide. Situés en périphérie des feuilles, ils excrètent durant la nuit des gouttes d’eau (c’est le phénomène de guttation), un phénomène à ne pas confondre avec de la rosée. (cf. photo).
Plus surprenant, la superposition des hydathodes et des points d’infections de plusieurs maladies (nervation noire, cancers…), indique aux chercheurs que ces pores sont aussi des points d’entrée pour des agents pathogènes. Avec la plateforme d’imagerie de la FRAIB (spécialisée dans l’imagerie des végétaux), nos chercheurs sont parvenus à filmer au microscope confocal un pore d’hydathode « aspirant » des bactéries pathogènes.
Contact: Laurent Noël / Alain Jauneau
Références publication : Mangroves in the Leaves: Anatomy, Physiology, and Immunity of Epithemal Hydathodes – Annual Review of Phytopathology. Vol. 57 (08/19). Aude Cerutti, Alain Jauneau, Patrick Laufs, Nathalie Leonhardt, Martin Schattat, Richard Berthomé, Jean-Marc Routaboul, & Laurent D. Noël
*Perrin A. 1972. Contribution à l’étude de l’organisation et du fonctionnement des hydathodes: recherches anatomiques ultrastructurales et physiologiques. PhD Thesis, Univ. Lyon, France